Au-dessus d'une petite montagne

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Bon, le jeune homme ne semblait pas enclin à discuter au sujet de sa famille ou de sa possible noblesse. Shoko n'en saurait donc pas plus et elle garderait ses possibilités dans sa petite tête.

Petite tête qui fut très vite interrompue par l'envol d'un magnifique oiseau bleu ; un busard bleu ! Enfin, d'après Zen ! La demoiselle ne connaissait pas cette race d'oiseau mais cela ne l'empêchait pas d'être admirative. Rapidement mais aussi délicatement qu'elle le pouvait, la brunette alla fouiller au fond de son sac à dos pour trouver son appareil photo ! Et CLIC CLIC CLIC ! C'était dans la boite !

Ce fut les yeux pétillants qu'elle regarda vers Zen, ravie de sa capture.

"Trop bien !"

Puis, elle regarda ses clichés qu'elle trouvait déjà sublimes. Fanatique !

"QUI VA LA !?"

Aussitôt l'enthousiasme de Shoko s'envola comme l'oiseau bleu. Elle regarda Zen, inquiète. La voix de cet homme ne lui disait rien qui vaille.

"On s'en va !"

Sitôt, miss Sashinami se mit à marcher rapidement, puis à courir. Par chance pour le prince inconnu, ils avaient encore la possibilité de se diriger vers le nord (et c'est ce qu'ils faisaient).

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Zen entendit les petits clics de l'appareil photo de Shoko, une fois le busard éloigné il regarda vers elle. Les yeux de la jeune femme pétillait, visiblement cette prise était bien meilleure qu'un écureuil.

"QUI VA LA !?"

Le sang de Zen se figea, on est dans une propriété privée? Non, idiot! Tu es à la frontière entre le Royaume d'Éolia et les territoires conquit par Zogillia! Le regard inquiet de Shoko fit monter la tension d'un cran supplémentaire.

Le prince bondit de son rocher pour retrouver la terre ferme. Au vu du ton agressif du nouveau venu il devait s'agir d'un militaire ou d'un fermier enragé. Mais surement un militaire! C'est à cause de lui que le busard s'est envolé? Zen commença à marcher rapidement à son tour, suivant Shoko. Ils ignoraient si le soldat les poursuivant était d'OZ ou Éolia et dans les deux cas ce n'était pas bon pour le prince. Soit il se ferait tirer dessus, soit il serait envoyé au trou pour avoir esquiver son après-midi esquintante.

Shoko se mit à courir, Zen fit de même en continuant le plus possible en direction du Nord tout en restant abrité grâce aux arbres.

- Tu le vois? demanda t-il à Shoko une fois à côté d'elle.

Le prince cherchait autour de lui, sa tête ne cessait d'aller de gauche à droite puis de droite à gauche. La voix retentit à nouveau.

"ARRÊTEZ-VOUS !!!"

Il était dans notre dos. Zen tenta d'accélérer pour le semer mais la zone était de plus en plus escarpée et il n'y arriva pas. De plus la végétation, de plus en plus dense, les empêchait de courir en ligne droite. Il faut qu'on reste groupé. Il jeta un oeil vers Shoko et s'assura qu'elle était toujours là. C'est bon.

Puis il y eut un bruit, net et sec, qui trancha l'air...

PAN !

Zen écarquilla les yeux. Une arme à feu?

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Les sens de Shoko étaient à l'affût, mais dans la précipitation, elle ne pouvait pas tout faire. Ce qui était primordial, c'était de se sauver sans être pris par cet homme qui semblait hostile. Regardant à gauche, à droite, et parfois devant elle, la demoiselle scrutait les alentours afin de voir s'ils étaient plusieurs et s'ils étaient proches.. autrement dit, à portée.

"Non... rien... fais attention..."
"ARRÊTEZ-VOUS !!!"

Ces mots donnèrent des frissons à Shoko qui avait de plus en plus de mal à garder son sang-froid. Leur course commençait à s'affaiblir. C'était naturel lorsqu'on voyait sur quel terrain ils courraient.

"Allez !... Dépêche-toi !"

PAN !

"Z-zen..."

Les yeux tout aussi écarquillés que ceux du jeune homme, Shoko regardait sa main rougie par le sang qu'elle avait accumulé en touchant son bras. Puis, son regarde se posa sur le jeune homme et très vite devint un peu vide. C'était la première fois qu'elle se faisait tirer dessus et, naturellement, cela la déstabilisait. C'était douloureux et inattendu. En état de choc, voilà dans quel état elle était.

"JE VOUS VOIS ENFIN !"

De loin, on distinguait un homme vêtu d'un uniforme aux couleurs.... bonne question... Shoko n'était pas en état de le dire.

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Le prince entendit son prénom et tourna la tête vers Shoko. Elle était touchée! Son bras! Il vit le regard choqué de Shoko, il vit son visage se déformait sous la douleur. Il la rejoignit en quelques pas, il n'était pas médecin mais la blessure ne semblait pas très profonde, la balle l'avait effleurée et non transpercée.

- Shoko! Tu peux continuer à courir?

Le vouvoiement venait de sauter.

"JE VOUS VOIS ENFIN !"

Zen posa sa main sur son arme, la blessure de Shoko ne semblait pas bien grave l'homme était donc une menace bien plus importante.

- Shoko, tu es d'OZ ou d'Éolia?

Zen fixait l'homme qui s'approchait en zigzaguant entre les arbres. Il l'avait vu, son uniforme, c'était celui de l'Organisation Zogillienne. Un ennemi...

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Shoko ? Quoi ? Courir ?
Son visage se tourna vers Zen qui semblait très concentré sur la situation. D'un mouvement vif, la brunette secoua la tête et respira un bon coup. Ce n'était pas encore gagné pour ce qui était d'être au top de sa forme, mais elle ferait de son mieux. Son main ensanglantée cachait sa blessure.

"Je... je peux, oui."

L'homme s'approchait de plus en plus. Il les voyait. Elle le voyait enfin clairement : un uniforme de chez elle.

"OZ... Eolia..."

Miss Sashinami se tourna vers le bel homme pâle, le visage crispé.

"Je suis de là où on a besoin de moi."

Telle une héroïne !

"Va-t-en ! Je me charge de lui."

Un petit sourire qui se voulait rassurant apparut sur son minois.

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La réponse de Shoko était troublante et inutile. Zen serra les dents. Quand y a pas le choix! Il dégaina son arme et voulu tirer sur l'ennemi mais au moment de le faire il hésita. Il n'avait jamais tué. Résultat il baissa légèrement son arme et tira au sol, obligeant leur poursuivant à se cacher.

PAN! PAN!

- Viens!

De sa main libre il saisit celle de Shoko et se remit à courir. Il avait fait attention de saisir celle de son bras encore en état et se demandait maintenant ce qu'il allait pouvoir faire.

- Si je laissais une femme blessée seule derrière face à un homme armé je serai la pire crapule de la planète!

A son tour il afficha un petit sourire rassurant, puis il tira à nouveau, vers le haut cette fois, juste pour effrayé le poursuivant. Une minute, cet endroit c'est... Il le connaissait!

- Ici!

Soudain il tira Shoko vers la droite, il poursuivit sur une dizaine de mètre au pas de course, lâcha la main de la jeune femme et sauta un mètre en contre bas. Il savait qu'à cet endroit, façon seigneur des anneaux, il y avait une super planque formée par un renfoncement du sol.

- Dépêche-toi! dit-il en lui tendant la main pour l'aider à descendre.

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"Quoi ?"

Pas le temps de demander des explications ! Voilà que Zen tirait la jeune fille plus profondément dans la forêt en la tenant par la main. L'homme, effrayé par les coups de feu s'était mis à couvert derrière un arbre le temps que les choses se calme. Il ne partit de sa cachette qu'après avoir entendu tous les coups de feu.

Les quelques mots du jeune homme et son sourire firent s'empourprer la jeune demoiselle qui, pour le coup, ne s'y attendait pas du tout. Tout cela ne durant qu'une fraction de secondes puisqu'un endroit pratique au goût de Zen se trouvait juste à côté. Le prince sauta en contre-bas et tendit la main vers la jeune fille qui se trouvait encore en haut.

Miss Sashinami saisit sa main et sauta rapidement avant que l'autre énergumène ne les trouve. Malheureusement, elle sauta trop précipitamment et ne géra pas du tout la chute. Patatra ! Voilà qu'elle s'était littéralement écrasée sur le jeune homme aux cheveux argentés.

"Aïe.. aïe..."

Elle s'était faite mal au niveau du bras puisque l'endroit avait maladroitement été touché par une partie du corps du jeune homme. Shoko grimaça mais essayait de garder le silence.

"Désolée..."

Dit-elle les yeux fermés avant de les ouvrir et de se rendre compte qu'elle était dans une posture des plus embarrassantes. D'un mouvement plutôt rapide, elle se redressa et recula, contre le mur de terre.

"Je.. euh... pardon.."

Alors qu'elle était en train de parler, l'homme d'OZ passait juste au-dessus de l'endroit. Quelle inconsciente ! La gêne passait avant ta survie ? Pourtant on l'entendait clairement marcher.

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Zen saisit la main de Shoko et s'apprétait à 'laider à descendre mais elle avait sauté comme une furie, trop vite, trop loin, trop fort. Ils se carrérent la figure tout les deux et se retrouvèrent dans une position embarrassante pour la jeune femme.

- Aiaiaiaiaie.... grimaça Zen en rouvrant les yeux.

La vue le fit rougir et il referma les yeux par réflexe, respect de famille princière!

- Désolée...
- Ce n'est rien.

Elle se redressa et recula d'un mouvement rapide, pas étonnant! Elle devait être terriblement mal à l'aise. En sentant le poids se retirer de son corps Zen sut qu'il pouvait de nouveau ouvrir les yeux.

- Je.. euh... pardon..

Le prince aux cheveux d'argent ouvrit la bouche pour lui répondre mais aucun son ne sortit, et pour cause il venait d'entendre les bruits de pas de leur poursuivant. Shoko avait déjà reculé jusqu'au mur de terre, elle s'était dissimulée certainement sans le vouloir. D'un mouvement rapide Zen roula sur le sol et se retrouva allongé plaqué contre le mur de terre. Il mit son index devant ses lèvres et regarda Shoko, mimant un magnifique "Chuuuut!".

Il se rendit alors compte de l'énorme faille de son plan! Si le soldat d'OZ connaissait le terrain alors il connaissait l'existence de cette planque et ils étaient fichus. Ils devaient rester le plus silencieux possible et prier, prier pour qu'il s'en aille sans les voir. C'est pas mon jour.

Ce moment sembla durer une éternité. Il entendait distinctement chaque pas du soldat, une odeur de terre avait envahie ses narines et il fixait Shoko de ses yeux bleus comme si le fait de se regarder aller leur sauver la vie. Zen retenait son souffle et s'était transformé en véritable statue.

Peu à peu les bruits de pas devinrent plus faible, l'homme s'éloigné, il ne connaissait donc pas le terrain? Ils étaient donc sauvés? Ou alors il fait le tour par le bas pour nous surprendre? Zen ravala sa salive, incapable d'oser bouger pour l'instant, l'homme était encore trop proche.

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Plus aucun mouvement de la part de Shoko. Elle s'était totalement pliée aux ordres du Prince qui, tel un charmeur de serpent, l'avait pétrifiée. La seule chose que la demoiselle sentait bouger dans son corps, c'était son coeur. Il semblait n'avoir jamais battu aussi vite de sa vie. Craignait-elle à ce point de mourir par la main de ce soldat allié ou était-ce plutôt la succession de situations gênantes (dont celle actuelle) qui la perturbait ? A moins que ce ne soit les deux ? Qui sait...

Du coup, aucun bruit ne sortait de la bouche de la demoiselle qui se contentait te soutenir le regard que le jeune homme lui lançait. Impossible pour elle de dire combien de temps cela avait duré, mais "une éternité" paraissait être le terme adéquat. Malgré ça, la brunette ne ressentait pas un sentiment de lassitude puisque la seule chose qui lui venait à l'esprit à ce propos était que les yeux de Zen était magnifiques.

Cela faisait donc une bonne dizaine, voire quinzaine, de minutes que les deux jeunes gens se fixaient du regard sans en perdre une miette. Qu'en était-il des bruits aux alentours ? Mis à part les bruits habituels de la forêt, Shoko n'entendait que sa respiration et celle de son voisin. Rien d'autre ne semblait se faire entendre. Comme cela faisait un bon moment, miss Sashinami en déduit que le militaire avait quitté la zone, abandonnant sa poursuite.

"Je crois qu'il est parti."

Finit-elle par oser dire tandis qu'elle se tenait toujours le bras. Après cela, elle ravala sa salive, n'arrivant à se calmer malgré ce qu'elle venait de dire.

"Tu vas bien ?"

Voilà qu'elle s'inquiétait pour lui alors que c'était elle qui était blessée.
La seule chose qu'elle arrivait à faire, c'était parler... aucun mouvement n'avait été fait et, par conséquent, la demoiselle restait fixée sur les yeux bleus de Zen.

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Le prince ne put dire combien de minutes s'étaient écoulées entre le moment où il s'était plaqué contre le mur de terre et celui où Shoko avait parlé, pensant que l'individu était loin.

Le prince se redressa doucement sur ses coudes sans la quitter des yeux. On a vraiment réussi à lui échapper? Il se remit enfin à respirer normalement et la peur le quitta peu à peu.

- Je vais bien, murmura t-il, encore prudent.

Ses pupille quittèrent enfin celle de Shoko et le jeune homme se releva. Il jeta un coup d'oeil sur le chemin situé légèrement au-dessus: personne. Tant mieux, il avait eu sa dose de stress pour un bout de temps.

- Tu devrais plutôt t’inquiéter pour toi, ajouta t-il en regardant le bras de Shoko.

Il s'approcha pour inspecter la blessure sans pour autant toucher au bras blessé.

- Ça n'a pas l'air trop grave, tu as eu de la chance. Il faudrait tout de même soigner cela rapidement, la plaie pourrait s'infecter.

Le jeune homme parlait toujours tout bas, préférant être prudent. De plus Shoko ne bougeait pas, était-elle encore terrifiée? Pas étonnant, c'est surement une civile qui est tombée au mauvais endroit au mauvais moment. Après tout, si elle avait était d'OZ, elle aurait juste décliner son identité à leur poursuivant non?

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