"Ah bon !? D'accord, je vais essayer de faire ça dans les jours qui suivent car je ne pense pas rester longtemps ici."

Tout en disant cela, Shoko replaça son appareil dans son sac à dos. Ensuite, elle fit un signe de la tête à Zen afin de confirmer leur destination et ils partirent tout deux vers le port. La jeune fille suivait le jeune garçon. Ce dernier pouvait remarquer que ses éternuements avaient cessés. Le médicaments et l'environnement sans fleurs avaient donc faits leur boulot.

"Dis-moi Zen, t'as des frères et soeurs ?"

S'intéressa-t-elle tout naturellement, elle qui avait un petit frère.

Avec attention, Shoko buvait les paroles de son ami. Celui-ci avait donc une famille très nombreuse pour ne pas perdre de temps à tous les citer. Dans sa petite tête, la demoiselle s'imagina un dessin où, petit à petit, un personnage féminin ou masculin se rajoutait à côté de Zen pour finir par une immense foule... des personnes à perte de vue ! Miss Sashinami balaya de sa main l'air se trouvant au-dessus de sa tête, détruisant par la même occasion cette idée farfelue.

"Moi ? Hé bien, j'ai un petit frère.... et c'est tout !"

C'était bien assez puisqu'elle devait également s'occuper de son père.

"C'est quelqu'un de curieux et d'attentionné. Il aime bien se mêler des conversation aussi. Je l'aime beaucoup même si... je ne lui dis jamais. Il ensoleille mes journées !"

En disant cela, la demoiselle plaça ses bras derrière sa tête, à la manière de Zen. Et tous les deux continuèrent leur chemin et arrivèrent au port. Une bonne odeur de poisson se dégageait de.. partout ! Mmmh ! De la moooruuuue *sort* !

"J'en envie de poulpe."

Sortit-elle tout à coup.

*C'est vrai, je devrais...*

Un sourire habitait le visage de Shoko mais il semblait quelque peu forcé, comme si la situation ne lui permettait pas vraiment de se moquer.
Ses sourcils se froncèrent et ses joues se gonflèrent.

"Oh ! J'sais pas moi, c'est ce qui m'est venu à l'esprit."

Une phrase alors totalement inespérée sortit de la bouche de l'Eole ; la possibilité que Shoko venait d'une autre planète. Sur le coup, elle ne savait pas comment réagir à cette information totalement véridique. Cela ne dura que quelques secondes car ensuite, elle leva l'index en ciel et, pleinement sérieuse (ou pas), dit :

"C'est la dure réalité d'une héroïne ! Je ne ressemble à personne d'autre !"

Puis ses poings se placèrent sur ses hanches tandis qu'elle se pencha vers Zen.

"Pourquoi, tu n'aimes pas mes manières extraterrestres ?"

Rafraîchissant ? Youp ! Voici que la demoiselle se mit à rougir. Cela l'avait donc touché d'une manière particulière. Elle voulut lui dire merci, mais elle ne savait pas si c'était vraiment la réponse adéquate. Du coup, elle resta plantée à le regarder, telle une tomate devant une patate (oui, les rôles sont inversés). Heureusement pour la princesse du jour, le jeune chevalier reprit vite en main la conversation et ses bêtises lui parlaient déjà plus ; elle était à nouveau à l'aise !

"Ah bon !? Mais je te l'ai pourtant dit la dernière fois !"

Elle plaça une main sur sa poitrine et ferma les yeux.

"J'ai la prétention de dire que je suis une héroïne puisque je souhaite, comme les héros, ramener la paix sur cette planète ! Je lutte donc contre les pires ennemis de l'humanité..."

Ses yeux se rouvrirent et, si le jeune garçon était attentif, il pouvait voir dans son regard tout le sérieux dont elle pouvait faire preuve malgré l'histoire folle qu'elle racontait.

"... la haine des hommes elle-même."

Sa tête se pencha et Shoko sourit sincèrement. C'est alors qu'on entendit au loin des gens courir. La Zogilienne se retourna et vit deux hommes habillés comme les précédents garde.

"On a de la compagnie Zen..."

Tout cela avait été beaucoup trop rapide pour Shoko qui avait trop faim pour réfléchir. Se laissant tirer par Zen, tout en maintenant un rythme correct afin de ne pas les ralentir, la demoiselle jetait de temps en temps un oeil derrière elle. Les hommes couraient et les suivaient. En tout cas, au début...

*Le pauvre... ça m'énerverait qu'on me traque comme ça...*

Le visage Shoko se tourna à nouveau vers Zen, qui était concentré sur sa course. Alors qu'ils couraient, elle eut l'impression que ce moment se figea dans le temps l'espace de quelques secondes ; juste le temps d'apprécier les détails de son visage, totalement concentré sur sa course. Il était mignon.
Lorsqu'il prit la parole, le temps s'écoula à nouveau normalement. Les paupières de la demoiselle se fermèrent à plusieurs reprises ; elle reprenait ses esprits.

"C'est pas grave !"

Elle mangerait autre chose, plus tard. En attendant, une petite course main dans la main, c'était pas mal. Ils tournèrent alors deux fois à gauche et s'arrêtèrent. Miss Sashinami s'accroupit au sol par réflexe et aussi pour reprendre son souffle assise.

"Ils sont casse-pieds."

Lâcha-t-elle spontanément. Heureusement pour la Zogilienne, les deux casse-pieds ne semblaient pas être dans les environs. Enfin ? Elle jeta un oeil furtivement dans la rue adjacente et vit les deux hommes regarder dans la direction opposée. Aussitôt, elle se remit contre le mur et fit un signe de l'index : chut !